Victoire Inchauspé – Nothing/Everything to remember, 2024

Le travail de Victoire Inchauspé explore les cycles de la nature — de la naissance à la mort, de la graine à la fleur séchée. Cerfs, araignées, abeilles, chauve-souris, tournesols et chardons composent des mondes imaginaires et des paysages narratifs. À partir de bois brûlé, de bronze fondu ou de verre soufflé, ses installations célèbrent la dualité du vivant, entre absence et présence, éphémère et éternel, force et fragilité. Réflexion poétique et mélancolique, son œuvre convoque des états aussi personnels qu’universels, tels que la vulnérabilité, la disparition et la régénération.

Inspirée par les premiers souvenirs de l’artiste liés au foyer familial, Nothing/Everything to remember (« Rien / Tout à retenir ») relève autant d’idées abstraites que de situations concrètes — franchir un seuil, trouver un abri, se sentir accueilli·e. Dans des usines ferroviaires autrefois vouées à la réparation, la maison de Victoire Inchauspé se veut être un espace de protection pour des existences fragiles et des âmes en peine. Rappelant les rites et pratiques funéraires antiques, la barque évoque une expérience personnelle et intime de la perte. Réduit à quelques fleurs fanées, le vivant se retire des lieux et invoque, par son absence, ce qui n’est plus. Lors de cette veillée, les tournesols se préparent à éclore et les étoiles s’apprêtent à scintiller, car Nothing/Everything to remember appelle à une forme de renaissance en initiant un voyage vers un autre monde.