Nathan Coley – There Will Be No Miracles Here, 2006

Les œuvres de Nathan Coley questionnent la charge sociale et politique de l’architecture et de l’espace public, leurs influences sur les comportements et modes de pensée des populations. Qu’il s’agisse d’installation, de sculpture lumineuse, de photographie ou de vidéo, l’artiste considère son travail artistique comme un outil de communication entre un site et un public : « Mes objets peuvent parler en mon absence », affirme-t-il. Traversé par les questions d’identité, de propriété et de croyance, le travail de Nathan Coley invite à la réflexion, au débat et à l’engagement.

Montées sur des échafaudages, les enseignes lumineuses de Nathan Coley se composent de mots issus de différents contextes, tels que des extraits de textes historiques, de chansons populaires ou encore de bribes de conversations. Liée à une anecdote historique du XVIIe siècle, la phrase There Will Be No Miracles Here reprend une proclamation royale : un panneau indiquant « Il n’y aura pas de miracles ici, par ordre du roi » avait été affiché dans un village de Haute-Savoie, qui avait été le lieu d’évènements surnaturels et de pratiques magiques. Admettant et interdisant simultanément la possibilité d’une intervention divine, l’autorité cherchait par cette annonce à contrôler l’espace public et physique, mais également, dans un acte d’orgueil, à maîtriser l’espace invisible et métaphysique. À travers une réflexion sur la lutte de pouvoir entre l’État et l’Église, la politique et la religion, le rationnel et le spirituel, l’œuvre de Nathan Coley interroge les systèmes de croyances qui régissent les cités et sociétés.