Myriam Mihindou – Lève le doigt quand tu parles, 2024

À travers des performances, des dessins, des photographies, des installations ou des vidéos, Myriam Mihindou revendique une pratique thérapeutique et spirituelle mais aussi sociale et politique. Inspiré par les lieux qu’elle traverse et les communautés qu’elle rencontre au cours de ses voyages, son travail s’attache à rendre visibles et audibles des corps, des voix et des imaginaires longtemps négligés ou minorisés. Il s’emploie à réparer les blessures individuelles et collectives causées par différentes formes d’oppression ou de domination.

À l’entrée des immenses halles, sur un sol composé d’armatures métalliques et juchés sur des fers à béton, des bras de femmes se tendent et des doigts se lèvent. Signaler, réclamer, implorer, se soulever : ce geste collectif cultive l’ambiguïté. Performative et corporelle, l’œuvre Lève le doigt quand tu parles est symboliquement ambivalente. Réalisée à partir du moulage d’avant-bras de vingt femmes de différentes générations, elle évoque leurs destins singuliers. Elle renvoie aux droits des femmes dans nos sociétés contemporaines — entre silence et révolte. Elle s’inspire aussi de l’histoire des anciennes usines ferroviaires — lieu de réparation des locomotives et théâtre de luttes sociales et syndicales — puisqu’elle convoque les notions de résilience et de soin autant que celles de revendication et de mobilisation.