Naomi Maury – L’odeur du ciel

Diplômée de l’École Supérieure d’Art d’Annecy Alpes en 2015, Naomi Maury réalise ce qu’elle nomme des « familles de sculptures ». Ses installations à l’échelle de la main, du pied ou du corps entier assemblent des matériaux modestes et disparates. Avec une grande économie de moyens, Naomi Maury combine des éléments naturels, comme la mousse, le corail ou encore le bois, à des matériaux artificiels, tels que le plastique, la porcelaine ou le cuivre. Ses Abris (2016) sont ainsi conçus comme des habitats « hybrides en forme de tipis faits de plastique fondu et de terre crue ». Posées au sol ou suspendues, toujours dans un équilibre précaire, ses sculptures semblent prêtes à vaciller, à se casser. Ses environnements in situ constituent des ensembles quasi surréalistes, entre ruine et archéologie du futur. Chaque sculpture a sa place, à la fois autonome et partie d’un tout. En les parcourant, le visiteur « fait corps » avec les formes sculptées, les contourne, les enjambe, les effleure, au risque, parfois, de les bousculer. Pour Jeune création internationale, Naomi Maury conçoit une installation immersive inspirée par une citation de l’ouvrage La vie des plantes d’Emanuele Coccia (Bibliothèque Rivages, 2016) : « Pour tout être immergé, l’opposition entre mouvement et arrêt n’existe plus : l’arrêt est l’un des résultats des mouvements et le mouvement est, comme pour un aigle qui plane, une conséquence de l’arrêt. »