La Maladie du Sens, Anne-Lise Broyer

S’emparer d’un récit pour fabriquer des images se révèle une approche nécessaire dans le travail d’Anne-Lise Broyer. Après une longue expérience du côté de Georges Bataille, elle se saisit de La Maladie du Sens (2001, Éditions P.O.L.) de Bernard Noël. Il y propose un texte étonnant : portrait détourné de Stéphane Mallarmé du point de vue de son épouse. Un texte qui parvient selon l’artiste : « à restituer l’un et l’autre, depuis l’intérieur des sentiments et de la langue, dans un jeu très grave où s’échangent la chair des mots, leur sonorité et leur sens. » Car pourr l'artiste, c’est bien Mallarmé qui fait matrice de cette expérience comme d’une traversée de sa vie et de son œuvre par l’image. De Bernard Noël, elle puise davantage une méthode : « parler à l’intérieur de langue ».

Ce travail, loin d’être un reportage photographique, se conjugue à celui de l’image imprimée. En découle une production d’images qui mêle la taille-douce (impression de gravures sur cuivre), imprimée sur tirages argentiques. Ce dialogue dans la matière de l’image chemine à la fabrication d’une « écriture par l’image », ainsi tente-t-elle de fabriquer une image comme on écrit un poème.

Un travail d’écriture par la matière qui a été récompensé par la bourse Stampa de 2023, un dispositif de l’ADAGP.

Vernissage samedi 14 septembre de 14 heures à 18 heures.

Entrée libre et gratuite du mardi au vendredi de 10 heures à 18 heures le samedi de 14 heures à 18 heures